Domaine public : Fats Waller

La recherche de musiques en accès libre nous amène à nous intéresser aux oeuvres du domaine public, à tous les enregistrements du passé que nous pourrions diffuser le plus légalement du monde sans avoir à nous soucier d’obtenir une quelconque autorisation. L’envie de créer une émission intitulée “Le tour du monde en 78 tours“, de jouer les Phileas Fogg et Jean Passepartout lors d’un voyage extraordinaire à travers les continents phonographiques trottait dans notre esprit depuis longtemps. Serait-ce enfin possible ? Nous sommes aller chercher une partie de la réponse à la Journée du Domaine Public 2017 organisée par Constant à la Bibliothèque Royale et au Cinéma Nova.

Quelles conditions faut-il respecter pour donner à écouter des disques sans payer de droits ? C’est ce que Séverine Dusollier nous explique ici en moins de 3 minutes. Vous pouvez aussi trouver ici l’intégralité de son exposé à la BRB. Pour illustrer cette problématique, voici la carte des diverses durées de droits d’auteur à travers le monde.

Une autre source intéressante à consulter est le tableau établi par Wikipédia de la durée standard des droits d’auteur détaillée pays par pays.

Prenons le cas d’un artiste emblématique comme Fats Waller. Compositeur de standards tels qu’Ain’t Misbehavin’ ou Honeysuckle Rose, Fats Waller donne au piano des accents modernes, l’émancipant du ragtime. Son style s’inspire du stride de James P. Johnson et mène directement aux sonorités du jazz que nous connaissons aujourd’hui. Fats Waller meurt d’une broncho-pneumonie le 15 décembre 1943. En théorie, son oeuvre est donc entrée dans le domaine public depuis 3 ans. Seulement voilà : Fats Waller a écrit la plupart de ses succès en collaboration avec un parolier nommé Andy Razaf. Or celui-ci est décédé en février 1973. En conséquence, il faudra encore attendre jusqu’en 2044 avant de pouvoir reprendre librement les titres chantés qu’ils ont écrits ensemble. Actuellement ne sont véritablement entrés dans le domaine public que les titres qu’il a composé seul, c’est-à-dire des morceaux sans paroles.

“Le tour du monde en 78 tours” paraît donc encore aujourd’hui encore difficile à réaliser. Probablement faudrait-il y consacrer plus que les 80 jours qu’a demandé le voyage de Phileas Fogg et Jean Passepartout pour produire une seule émission.